Jour 53 : Les girafes de Kouré
Réveil et douche à la gare routière
La nuit n’a pas été super et le réveil est plutôt compliqué. Mady est déjà debout et me montre où se trouvent les sanitaires.
Il y a 2 bâtiments avec 2 douches dans chaque, soit 4 places au total. En réalité ce sont juste des trous qui évacuent vers une fosse septique.
Il faut d’abord trouver un sceau ou une « théière » ce qui n’est pas une mince affaire. Ensuite essayez de vous servir de l’eau à l’un des 3 robinets qui sont dehors et rendez-vous dans les fameuses douches pour un peu d’intimité.
Un car vient d’arriver d’un pays voisin et c’est la cohue.
Tout le monde veut prendre de l’eau en même temps et comme très… trop souvent en Afrique, faire la queue rime avec apocalypse.
Il y a évidemment des embrouilles interminables pour des histoires de gens qui passent devant les autres ou bien car une personne fait la queue pour 10 autres…
Le temps perdu est juste fou… Ça me prend la tête, avec un peu d’organisation ça pourrait presque super bien se passer…
J’ai enfin réussi à trouver et remplir un sceau. C’est maintenant reparti pour un tour quand il faut avoir accès au sanitaire.
Je ne sais plus exactement depuis combien de temps je suis sur l’affaire mais c’est enfin mon tour. J’entre dans le lieu et à mon grand désarroi il n’y a pas de lumière.
Je demande à la personne qui sort comment ça se passe, il me répond qu’il faut laisser la porte ouverte pour avoir de la lumière et laisser sa serviette sur la porte pour signifier qu’il y a quelqu’un à l’intérieur…
Bon la gare routière c’est pas mal c’est gratuit, mais voilà quoi… J’ai aujourd’hui atteint les limites du roots que je kiffe !
Viande grillée de type dibiterie partout ! Même en pleine brousse
Je suis à peu près propre, on se met donc en route vers Kouré pour aller voir les girafes sauvages du Niger. On a à peu près 60 kilomètres à parcourir.
J’ai la méga dalle et il va falloir se nourrir.
Cette matinée pour prendre une douche ghetto m’a mis en appétit !
Comme dans tous les pays que j’ai traversés jusqu’à maintenant, il n’est vraiment pas difficile de trouver à manger dehors. Il y a de nombreux marchands de rues qui vendent de la nourriture pour 3 fois rien.
Les Haoussas sont un peuple qui affectionnent l’élevage. Ils sont majoritaires ici, la viande grillée de style dibiterie est donc à l’honneur partout dans le pays, autant en ville que sur les routes désertes du pays. Je commence à comprendre pourquoi on appelle ce type de préparation « dibi haoussa » au Sénégal.
A côté de chaque personne qui grille sa viande se trouve des femmes qui pèlent et font frire des grosses frites d’ignames pour accompagner le tout. Ce gros tubercule a un goût de féculent type pomme de terre et ça s’associe vraiment bien avec la viande et les oignons crus.
Même là où nous sommes sur le bord de la route au milieu de nulle part des gens grillent de la viande de mouton, c’est fou !
Après ce bon repas on se remet en route et on arrive rapidement à Kouré après avoir croisé quelques villages à l’ancienne.
Les dernières girafes sauvages d’Afrique de l’ouest
Un guide est obligatoire pour se rapprocher des girafes sous peine de gros problèmes. Ce sont les derniers spécimens à l’état sauvage en Afrique de l’ouest, elles sont du coup sous haute surveillance.
Continuez un peu après le panneau d’agglomération de Kouré, vous arrivez à une petite hutte sans prétention c’est là que vous trouverez les guides, le crépi a le motif d’une peau de girafe vous ne pouvez pas la louper. De toute manière, ne vous inquiétez pas c’est super bien indiqué, c’est l’activité principale du coin.
Il y a 4 personnes qui attendent à l’intérieur. Un seul est guide et les autres sont là pour passer le temps avec lui. Il nous explique qu’il va prendre sa mobylette et nous amener jusqu’aux Girafes, il suffit de le suivre avec l’AX.
Mady en profite pour faire quelques transactions avec les nigériens présents pendant que je paie le guide et c’est parti ! On sort rapidement de la route et je roule directement sur la terre rouge du Niger.
On croise tout d’abord un dromadaire, ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu !
Il y a aussi des termitières d’une forme assez étrange, je n’en avais pas croisées de semblable depuis mon départ.
Le guide s’arrête et nous montre des petites crottes au sol. Cet indice laisse supposer que les girafes ne sont pas loin.
On tombe effectivement sur un mâle reconnaissable à sa 3ième corne et son immense taille. C’est vraiment impressionnant il doit faire 6 mètres de hauteur !
A côté il y a une femelle et son petit. Le guide nous explique que les girafes ne sont pas agressives mais qu’il ne vaut mieux pas s’approcher à moins de 5 mètres car elles sont très craintives surtout en présence de leur girafon.
Il ajoute que vu leur taille et envergure, elles pourraient facilement nous blesser dans un moment de panique.
Leur long cou leur permet de brouter le peu de végétation présente grâce à la saison des pluies actuelles.
J’ai enfin réussi à voir des animaux sauvages dans leur milieu naturel en Afrique ! On rentre à Niamey après avoir contemplé ce spectacle unique pour finir la soirée à la fameuse gare routière.
Demain je chercherai un client pour vendre la voiture.