Jour 38 : Peinture à Bamako

Bientôt plus de peinture…

Je n’avais volontairement pas peint à Kayes car mon stock de bombes tend vers 0.
Mauvaise logistique de ma part et trop de gourmandise au Sénégal ont fait que je risque fort de ne pas réussir à boucler le projet de peindre dans chaque ville où je m’arrête.

J’ai pourtant essayé d’acheter des bombes de peinture à Dakar mais ils étaient de très mauvaise qualité.

Je commence à me balader dans Bamako à la recherche d’un mur.

Les transports à Bamako

Le nombre de mobylettes est tout simplement abusé. Leurs « pilotes » roulent n’importe comment ce qui rend la conduite très difficile.
Les deux roues peuvent surgir de n’importe quel coté et à tout moment.

Enormement de mobylettes à un feu rouge à Bamako

Il faut être concentré à 500% pour ne pas en percuter un.

Des mobylettes à Bamako

Les habitants de Bamako ont quasiment tous le même modèle : la Power K de KTM.

La mobylette Power K de KTM

Les Chinois ont inondé le marché avec ce produit bon marché ce qui rend les voitures quasi inexistantes dans les rues de la capitale malienne.
Aux feux rouges, il est fréquent de voir des dizaines de motos prêtes à s’élancer comme si c’était la grille de départ d’une course !

Je vois aussi beaucoup de Sotramas qui sont l’équivalent des cars rapides de Dakar.
Il n’y en a pas un seul qui se ressemble, la couleur verte est leur seul point commun ! Ils sont souvent dans un état lamentable. A l’arrière de ces derniers le nombre de place maximum et la vitesse autorisée sont précisés.

Différent Sotramas les transports en commun malien
Le nombre de places disponibles ecrit sur un sotrama

Leurs ancêtres, les dourounis ou bachés tendent à disparaître et je n’en croise que rarement.

L'ancetre des sotramas : le transport baché dourounis

Le grand nombre de monuments dans Bamako fait que je me repère aisément. Lors de ma première excursion en voiture j’en avais deja dénombré plus de dix aux centres des ronds-points de la ville.

Le monument de la paix à Bamako
Le monument de l'indépendance à Bamako

Je croise souvent la police qui m’arrête pour me saluer et me souhaiter la bienvenue au Mali. Quel changement radical d’un pays à un autre…
Il m’arrive même de stationner n’importe comment pour leur demander mon chemin et pour l’instant aucun d’entre eux ne m’a dit quoi que ce soit de négatif.

Je me retrouve sans mur à ma disposition en arrivant de l’autre côté de Bamako.

Je traverse un marché rempli de monde et je fais le plus attention possible. Les gens de derrière me klaxonnent pour que j’aille plus vite.
Les africains sont réputés pour ne pas être pressés mais quand ils sont dans leurs voitures la tendance s’inverse radicalement!

Un marché de Bamako

J’arrive finalement sur un grand axe routier qui ressemble à une nationale.

La fac et le recteur de Bamako

Un mur surplombe ces 2 voies et je me gare un peu plus loin pour aller inspecter les lieux à pied.
Il s’agit de l’enceinte de la faculté de Bamako.

Je rentre et demande à des élèves où je peux trouver un responsable. On m’envoie vers la mauvaise personne qui me dit d’aller voir le doyen du campus.

Je rentre dans son bureau et sa sécrétaire me demande l’objet de ma venue. Elle me fait patienter mais l’attente est courte et j’ai rapidement affaire à un homme âgé qui est en compagnie d’un délégué des élèves.

Il me dit qu’il ne peut pas prendre cette décision et que je dois rencontrer le directeur du rectorat de Bamako.
J’ai l’impression qu’il en fait un peu trop et je commence à regretter de ne pas avoir peint sans demander une quelconque permission.

Le jeune s’appelle Djenta et il me propose de me conduire au dit rectorat qui ne se trouve pas loin.
En chemin il me raconte que les professeurs sont en grève depuis plus 3 mois et que les cours ne sont donc plus dispensés depuis trop longtemps.

On monte sur sa Power K et je suis dans la peau d’un habitant de Bamako de tous les jours.
Cet engin dépasse difficilement les 40km/h cependant le compteur va jusqu’à 220!!

On arrive au rectorat et on monte dans le bureau du directeur. Il a 3 secrétaires pour lui seul et une d’entre elle m’annonce au téléphone après m’avoir demandé mon identité.

Je suis alors reçu par un homme en costume dans un bureau immense.
Il est très étonné de me voir et me questionne à propos de la raison de ma visite. Je lui explique le projet et lui montre mes précédents travaux sur l’écran de mon appareil numérique.

Il fait mine de regarder et de réfléchir puis il me répond positivement. Que de temps perdu pour pas grand chose…

On retourne à la fac avec Djenta et on contourne le grand mur qui clôture le campus jusqu’à l’endroit que j’ai choisi. Bien évidemment c’est la partie la plus visible depuis la route.
On est en hauteur et on peut distinguer le célèbre siège de la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest) de Bamako ainsi que le fleuve Niger qui, après avoir pris sa source à la frontière entre la Guinée et le Sierra Leone, coupe Bamako en 2.

Vue sur le fleuve Niger à Bamako

Djenta a du boulot et je termine mes bombes seul. A mon grand regret, c’est la fin de la peinture pour ce volume. Il n’y aura donc aucune trace de mon passage dans les autres pays de ce périple.
Immense déception pour moi, mais j’essaie de me dire que ça doit me servir de leçon pour les prochaines fois.

Graffiti Bamako Mali par Marco pour OMFL
Plein d'ordures à coté d'un panneau interdit de déposer les ordures

Viande de chèvre au menu du soir

Le soir j’achète des grillades de chèvre à un vendeur qui improvise un barbecue sur un baril en pleine rue. Je n’avais jamais gouté ça auparavant et je suis vraiment fan de cette viande très gouteuse. De plus son prix est beaucoup moins élevé que celui du mouton.

Je lui demande s’il est possible d’avoir ça en sandwich mais il n’a pas de pain.

Les maliens en consomment très rarement, les viandes grillées sont vendues avec des oignons, le tout enveloppé dans un papier journal ou un bout de sac de ciment vide.

Il envoie un jeune chercher une demi baguette pour moi chez un vendeur ambulant qui passe par là.

Il découpe ensuite grossièrement les morceaux de viande et de foie que je lui ai commandés, et y rajoute un demi oignon et du sel. Il ouvre mon pain d’un coup de machette et y met aussi du sel. Une fois la viande à l’intérieur il renchérit avec une autre dose de sel !!

Les maliens mangent trop salé, même moi qui aime ça j’ai été choqué. Le plat de mafé que je m’étais envoyé à midi était déjà 4 fois trop chargé en chlorure de sodium. Par contre je n’ai toujours pas eu le droit à du piment.