Jour 24 : Peinture à Serrekunda

Il nous reste 7km pour arriver à Banjul

Les rotations reprennent le lendemain et après quelques heures d’attente on peut enfin voir à quoi ressemble le bateau. Il embarque seulement une dizaine de voitures en même temps et n’a pas l’air tout jeune !

Le bateau sur le fleuve Gambie
Le bateau qui fait la liaison entre Barra et Banjul

On va traverser les 7 km qui nous manquaient pour arriver à Banjul.

Le port de Banjul
Panneau d'arrivée à Banjul en Gambie

Nous sommes enfin dans la capitale Gambienne ! L’architecture ne ressemble pas du tout à celle de Dakar.

Une rue de Banjul capitale gambienne

A peine sorti du port on tombe sur un camion de militaire qui roule n’importe comment alors qu’il y a du monde sur la route. Il manque de tuer un jeune homme qui pousse une brouette et je me déboîte le pare-choc arrière en tentant de les esquiver.

Ici la police n’a pas trop de pouvoir, ce sont les militaires qui sont rois et se croient tout permis. Ils ne s’arrêtent même pas et continuent comme si de rien était. J’essaie de communiquer avec la victime qui ne parle que sossé et on n’arrive pas à se comprendre. Cependant, ça a l’air d’aller pour lui…

Je remets le pare-choc de l’AX en place (elle en voit de toutes les couleurs depuis l’Afrique noire) et on récupère la petite sœur de Gemma qui connait très bien la ville et qui était déjà sur place.

En Gambie la vie est très bon marché, beaucoup de sénégalais descendent ici pour acheter des marchandises qu’ils revendront dans leur pays à des prix beaucoup plus élevés.

On ne peint pas n’importe où en Gambie

Mémé, la petite sœur de Gemma, connait une famille de Gambiens et elle va nous présenter afin qu’on trouve une solution pour mon histoire de peinture.

Ils se trouvent à Kololi une ville de la banlieue de Serrekunda (plus grande ville du pays). En effet, Banjul est la capitale administrative du pays mais pas grand-chose ne s’y passe.

Une rue de Kololi en Gambie
Une rue de Kololi en Gambie

Dans leur rue on croise un taxi et je lui demande si je peux le prendre en photo. Il veut de l’argent et Gemma vient lui dire en wolof qu’il y a des taxis plein la ville et que si lui fait des manières on n’aura pas de mal à en trouver un autre ! Ce qui le fait brusquement changer d’avis…

Un taxi gambien

Je fais alors la connaissance de Elias et Nacif, deux frères qui vont me prendre sous leur aile.

Ils m’expliquent qu’ici on a pas le droit de peindre n’importe où et qu’il faut demander une autorisation. Ils me proposent d’aller au GTA (Gambia Tourism Authority) et de voir ce qu’ils me disent.

On débarque donc là-bas avec Elias et après une courte attente on est mis en relation avec la directrice.
J’ai une maquette sur feuille avec moi (pour une fois, le reste était quasiment tout en improvisation) et je lui expose ce que je vais dessiner en lui précisant que le fond sera le drapeau gambien.

Elle accepte tout de suite et m’offre le mur du Senegambia Craftmarket, lieu le plus fréquenté de la ville.

Elle me précise que la condition est que je dessine leur logo à côté. Il est très complexe et je lui réponds que je n’ai malheureusement pas le niveau pour faire ça. J’arrive à m’en sortir en lui disant que je mettrais l’URL de leur site internet (http://www.visitthegambia.gm).

Elle envoie un représentant prévenir les commissariats du coin que c’est elle qui a donné son accord et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter s’ils voient un blanc peindre dans la rue. On le suit afin de se rendre sur place.

Dans la rue chaque arbre et lampadaire a le drapeau gambien à sa base et une photo de Yahyah Jammeh, le président du pays, au sommet.

Ici pas d’enfants de la rue, ce dernier a interdit ce genre de pratique et quiconque ose faire mendier un gamin est sévèrement puni. (Je vous passe les détails.)

Peinture en plein soleil

Nacif prend le relais quand j’attaque la peinture. Il dessine lui aussi un peu et semble très intéressé par ce que je fais.

Comme d’habitude je débute par le fond qui représente leurs couleurs red-white-blue-white-green comme ils disent.

Il fait une chaleur torride et je me demande comment je vais faire car je commence à tourner de l’œil dès le départ.

Un attroupement général se crée rapidement, les artisans qui vendent leurs produits dans le craftmarket sortent les uns après les autres pour me parler.

Marco peint en Gambie

Les passants s’arrêtent aussi interloqués par la situation. C’est apparemment le premier graffiti du pays !

Nacif gère les gens en leur racontant mon projet. Il parle en wolof mais Gemma me traduit au fur et à mesure. Il en rajoute des tonnes et ça nous fait bien rire.

Nacif et son équipe en Gambie

J’ai presque fini et 2 mamans assez âgées s’arrêtent pour me dire merci mille fois. Je sais que je ne fais pas grand-chose mais je suis vraiment content d’arriver à provoquer de tel ressenti chez ces gens.

Graffiti Banjul The Gambia en Gambie par Marco pour OMFL

On rentre manger du poisson frit avec des frites que Mémé nous a préparé. Ici il n’y a pas vraiment de plat national, par contre les gambiens adorent le piment, enfin adorer est même un petit mot, leurs préparations culinaires sont extrêmement HOT.

Poisson frit salade et frites pour le repas de midi

On passe l’après-midi chez Elias et Nacif à boire de la Julbrew (bière locale) et à parler de tout et de rien. La fin de la journée arrive malheureusement vite et les parents de nos hotes nous offrent du porc grillé comme dernier repas en Gambie.

Dibiterie de porc pour le repas du soir

On remercie la famille pour tout ce qu’ils ont fait pour mon projet et c’est l’heure des aurevoirs.