Jour 51 : L’orphelinat du M.A.D.
Merci Bill Wallace
Je quitte Ouagadougou tôt car j’aimerai bien profiter de la fraicheur du matin.
Avant mon départ, Bill Wallace a encore insisté pour me nettoyer la voiture afin qu’elle soit nickel.
C’est le moment de lui dire aurevoir… Il m’a mis plus qu’à l’aise dans la capitale de son pays et je ne le remercierai jamais assez pour cette fraternité dont il sait faire preuve.
Je dois avouer qu’il y a pas mal d’émotion quand je quitte le quartier de Nonsin.
Je lui dis que je reviendrai lui faire un coucou quand j’aurai vendu la voiture au Niger avant de retourner en France.
Sa maman me donne un sac rempli d’arachide bouillie pour le voyage, il y en a au moins 3 kilos ! Ça tombe bien car j’en raffole !
Départ pour le Niger retardé
Je me perds un peu dans Ouaga au moment de trouver la route qui me mènera vers l’est du pays. Je m’arrête donc devant un maquis pour demander mon chemin à des jeunes qui boivent des bières dès le matin.
L’un d’entre eux est sculpteur et m’invite à se joindre à lui.
Il m’offre une bouteille de la bière locale, la Brakina. Son goût est léger et se rapproche beaucoup de ce que j’ai pu boire pour le moment en Afrique de l’ouest.
L’artiste s’appelle Adama et il ne tarde pas à me montrer sa marchandise pour voir si ça m’intéresse. Il a des familles d’animaux taillées dans différents bois locaux. Je me laisse tenter par des éléphants en ébène et des hippopotames en bois exotique dont j’ai oublié le nom.
De plus en plus de monde se joins à nous au fil du temps. Je commence à avoir bien faim et j’achète des chips de banane plantain a un vendeur ambulant.
Le maquis où nous sommes propose des brochettes de viandes je paie donc ma tournée à tous les occupants de la table. Sacrée matinée que voilà… bières/brochettes !
Je crois que je ne sortirai pas de Ouaga aujourd’hui… Surtout que Adama me propose d’aller visiter l’orphelinat du M.A.D. qu’il « dirige » en l’absence du fondateur qui est actuellement en voyage en France.
L’orphelinat du M.A.D. : la musique en aide des orphelins
On prend un taxi pour se rendre au dit orphelinat.
A notre arrivée une douzaine d’enfants de tout âge nous accueille. Il y a aussi un dénommé Ouédraogo qui aide Adama à gérer tout ce petit monde. Il me dit que son père a été assassiné le même jour que Thomas Sankara dont il était l’un des bras droits.
Ici ils fabriquent des instruments de musique de A à Z. Adama étant sculpteur il s’occupe des corps de tamtam.
Des peaux de chèvres sont séchées et tannées pour terminer la construction. Ça fait de superbe membrane, une fois tendue au-dessus de la caisse de résonnance en bois.
Ils font aussi toutes sortes d’instruments comme des maracas avec des calebasses.
Chaque enfant est formé à jouer de la musique. Des tournées sont organisées dans Ouaga et les villes voisines afin de récupérer des fonds pour entretenir l’orphelinat et nourrir ces enfants.
J’ai le droit à une démonstration en live juste avant le repas. Les enfants savent quoi faire on voit qu’ils sont bien entrainés par Adama et Ouédraogo qui les accompagnent !
Soirée sur place
Il n’est pas encore très tard mais la nuit va vite arriver comme tous les après-midis. Adama va donc chercher de quoi préparer le repas qui va clôturer cette journée.
Le poisson est plutôt onéreux dans les pays enclavés comme le Burkina.
Adama, à l’instar de beaucoup de ceux qui m’offrent des repas depuis mon départ, sort le grand jeu.
Après avoir braisé le poisson, il prépare des spaghettis dans un bouillon tomate/oignon/ail.
Un des grands amène tout le monde se laver les mains avant qu’un plat ne leur soit servi.
Un plat est servi pour les enfants qui partagent le festin à 12 !
Les bières du matin m’ont cassé et je me couche assez tôt. Réveil matinal prévu demain pour quitter Ouaga cette fois-ci !