Jour 52 : Etape Ouagadougou-Niamey (514km)
Passager surprise de dernière minute
Il y a une nouvelle tête à mon réveil à l’orphelinat du M.A.D.
Son nom est Mady et il aimerait se joindre à moi jusqu’à Niamey. Il voyage énormément dans les pays frontaliers dans lesquels il fait des échanges en tout genre.
J’accepte et je charge ses affaires dans le coffre de la voiture. J’en profite pour donner ma tente, que j’avais prévue pour rien, à Mustapha. Ça pourra leur servir pour leurs déplacements avec les enfants.
Changement de pneus
Je quitte Ouaga pour de bon cette fois-ci ! On se dirige vers l’extrême est du pays.
C’est tout de suite plus simple avec Mady qui me guide dans les rues de la capitale toujours aussi remplies de 2 roues en tout genre.
Il va falloir que je pense à changer de pneus car les miens ne sont plus ronds depuis le Mali et les vibrations commencent à me saouler.
Mon accompagnateur me dit qu’on pourra faire ça sans problème à mi-chemin à Fada N’gourma.
On arrive rapidement dans cette petite ville de 40000 habitants, dernières traces de « civilisation » avant la frontière
A la sortie de la bourgade on a le choix entre continuer à l’est vers le Niger ou descendre au sud pour rejoindre le Benin.
Rencontre avec des bergers de 10 ans
On est au milieu de nulle part depuis un moment, il n’y a effectivement que des villages à l’ancienne et la brousse.
On s’arrête sur le bord de la route pour faire une pause pipi/cigarette.
Deux jeunes qui se baladent avec leur troupeau de vaches sont étonnés de voir une voiture stationner dans le coin et viennent à notre rencontre.
Malheureusement, ils ne parlent que Moré la langue de l’ethnie Mossi. Heureusement que Mady est là pour faire l’interprète de ce qui va suivre.
Ce sont 2 frères, l’un a 10 ans et l’autre 9.
Ils sont issus d’une famille d’éleveur. Leur papa est décédé très tôt, ils ont donc la charge du troupeau familial. Chaque tête de bétails avoisine les 100 000 Fr CFA (environ 150€) voir plus selon la taille. Quand je vois le nombre de bêtes qui sont à leurs cotés, cela représente une vraie fortune surtout dans le coin.
Les 2 jeunes hommes sont capables de reconnaitre chaque membre de la horde dont ils sont responsables.
Ils quittent leur domicile très tôt le matin après leur seul repas de la journée.
Même en période de pluie l’herbe est rare et il ne faut pas que les bovins mangent tout le temps au même endroit. Les 2 enfants sillonnent donc les environs pour les faire manger à leur faim.
Les enfants rentrent très tôt dans la vie active dans ces zones reculées et aller à l’école n’est malheureusement pas possible.
Poste frontière de Kantchari et sortie du Burkina
Nous arrivons au poste frontière de Kantchari. Il a plu et l’endroit est très boueux.
Il n’y a pas grand monde et on passe rapidement de l’autre côté. Policiers comme douaniers ont l’air complètement blasé et ça me tamponne mon passeport sans entrain.
On dirait que le récent coup d’état au Niger a coupé envie aux voyageurx de passer par cette zone du globe.
Un enfant vend des œufs et je lui demande qui va acheter ça par ici et pour faire quoi ? Il me répond qu’ils sont déjà préparés, que ce sont des « œufs bouillis » (des œufs durs quoi). Je lui en achète 3 même si je ne suis pas en manque de protéine avec toute la chèvre que je mange ces derniers temps !
Conclusion Burkina-Faso
J’attendais de rentrer dans ce pays depuis longtemps et je ne suis vraiment pas déçu. J’ai été quasiment à 100% chez l’habitant et c’est exactement ce que je recherche.
Le pays des hommes intègres n’a pas volé son nom je peux vous le dire. Enorme accueil très fraternel et protecteur de la population.
Vivement mon retour au Burkina Faso !