Jour 16 : Inauguration du Monument de la renaissance Africaine
Retour à Dakar, Liberté 4 après 3 ans d’absence
Je suis donc de retour chez la famille qui m’a accueilli à bras ouverts pendant mes premiers voyages en Afrique.
Le mot teranga veut dire hospitalité et le Sénégal n’a pas volé ce surnom, en effet ici partage et convivialité sont présents dans chaque foyer.
Gemma, la 3ieme petite sœur d’Ely, vient taper la discute avec moi comme à son habitude. On avait sympathisé durant mes premières venues et je lui montre les photos du début de mon aventure.
Il y a 2 nouvelles têtes depuis ma dernière venue : Warren et Nelson (3 et 2 ans et demi) qui m’adoptent tout de suite en tant que Tonton Marco.
Ils arrivent déjà à se faire comprendre en français et ils me demandent de les prendre en photo dès qu’ils voient mon appareil.
Mission qui s’avère compliquée vu qu’ils ne tiennent pas en place, les 2 petits monstres n’attendent même pas que j’ai pris le cliché pour courir vers moi et me dire « je veux voir ! Je veux voir ! »
Ils me posent plein de questions du style : « Où est ta maman ? Pourquoi elle est pas venue ? On va la voir en France ? On va à ta voiture ?! »
J’essaie de leur expliquer que c’est très loin mais ils n’ont pas encore la notion des distances !
Première lessive !!
Aujourd’hui c’est le jour du linge et ça tombe bien car je n’avais pas fait de lessive depuis mon départ !
Au Sénégal (extrêmement) rare sont ceux qui ont des machines à laver et tout se fait encore à la main.
On trouve sans souci, des lingères qui lavent les habits de familles entières à la force de leur bras. On en voit même qui font ça avec leur bébé dans le dos !
En ce qui concerne le repassage la plupart utilise encore des fers à l’ancienne dans lesquels il faut mettre du charbon de bois pour les chauffer.
La circulation empire encore…
En fin de matinée on part faire un tour sur le lieu de travail de mes amis dans le quartier de Ngor.
Ma théorie sur le fait que la circulation se dégrade au fur et à mesure de mon avancée se précise.
Sur la route c’est la loi du plus fort à chaque croisement. Les taxis de couleur noir et jaune sont les pires, leurs chauffeurs se croient tout permis et sont de véritables chauffards. Ils s’arrêtent n’importe où pour récupérer des clients sans même prévenir et repartent de la même façon.
Aucun feu de circulation ne marche, ils sont pourtant là mais aucun n’est fonctionnel.
Pour une raison complètement illogique les sénégalais appliquent la priorité à droite dans les rond points, ce qui provoque des embouteillages monstrueux dans l’anneau et on a le droit à une symphonie de klaxons inutiles.
Sur le bord de la route se trouve des palmiers dégarnis, ils ont été plantés sans être entretenus par la suite et sont devenus pitoyables. Bamba les appelle les cactus.
Le Monument de la renaissance Africaine
Il me parle ensuite de la fameuse statue, c’est le sujet de discussion dans toutes les bouches depuis quelques temps.
En effet ce monument inutile aura couté plus de 14 Milliards de Fr CFA (plus de 21 Millions en €) au président en place : Abdoulaye Wade. C’est un scandale sans nom quand on connait la situation économique du Sénégal.
Cette statue de cuivre et de bronze, haute de plus de 50 mètres a été bâtie par des nord-coréens sur la deuxième colline des Mamelles. On retrouve le Phare du même nom sur la première, ce dernier est là depuis 1864 !
Quand on passe devant la statue il y a énormément de monde car cette dernière va bientôt être inaugurée.
La légende veut que la plupart ait été payé par Wade pour faire acte de présence. Des drapeaux de plusieurs pays d’Afrique ont été distribués pour nous faire croire que des gens de plusieurs contrées se sont déplacés… Quelle mascarade…
On croise un groupe de jeunes sénégalais avec des drapeaux du Sahara Occidental. Ils me demandent avec insistance de les prendre en photo, je suis quasiment sûr qu’ils ne savent même pas quel pays ils sont en train de représenter.
A la télé locale c’est l’heure de l’inauguration, on a le droit à un discours de Wade et de plusieurs présidents Africains qui l’encensent en disant que ce monument est bon pour l’Afrique et qu’il va aider le continent à aller de l’avant.
Je n’ose pas imaginer tout ce qui aurait pu être fait pour faire vraiment évoluer les choses avec autant d’argent…
Sur le chemin du retour l’endroit est plus calme et on monte les escaliers qui mènent au monument. La verdure présentée sur les affiches que l’on trouve dans la rue (merci Photoshop) n’est en fait qu’un terrain désertique où le gazon qui a été planté lutte pour se faire une place.
On ne peut pas encore visiter l’intérieur de la statue qui devrait abriter un musée. D’ici on a une vue imprenable sur le Phares des Mamelles et la corniche ainsi que sur la ville de Dakar et ses habitations non terminées, typique ici.
