Jour 36 : Visites de Médine et des rapides de Félou

Rencontre avec Bréhima

La piste pour se rendre à Médine n’est pas dure à trouver.
Quand vous arrivez à Kayes à partir du Sénégal, continuez tout droit au maximum puis tournez à droite et continuez votre chemin. Vous allez traverser un chemin de fer, puis la piste est directement sur la droite.

Pour être honnête j’ai trouvé au pif en prenant la première route non goudronnée que j’ai trouvée.

Elle est plutôt en bon état et je commence à avoir de l’expérience sur ce type de surface.
Je tombe sur un pont et j’ai le choix entre continuer ou passer dessous. Une chance sur deux et je ne choisis pas la bonne car je me retrouve dans un coin perdu complètement inaccessible.

La voiture sur la piste qui mène à Médine au Mali

Heureusement des ouvriers, qui ramassent de la roche, m’indiquent que Médine ne se trouve pas ici, qu’au pont j’aurai dû continuer mon chemin.

Un pont sur la piste qui mène à Médine

Je vois des constructions au loin.
Une fois sur place une pancarte nous souhaite la bienvenue et nous conseille de nous adresser au guide. Je n’ai même pas le temps de le chercher qu’il se rue vers moi.

Arrivée dans le village de Médine au Mali

Il se présente en tant que Bréhima Sissoko et me montre sa carte officielle.
Il me précise qu’il est rare de voir des Français en cette saison et que le site est visitable malgré les rénovations en cours.

On tombe d’accord sur le prix de 4000 Fr CFA (6€) pour les 2 visites.
Il me propose de commencer par les rapides de Félou et de finir par la visite du fort de Médine et de ses environs.

Je fais une place à Bréhima dans la voiture et un groupe d’étudiants de Bamako nous suit à mobylette.

On traverse le village de Médine, les enfants sont dehors et me font coucou comme des fous.

La piste qui mène au rapides de Félou

Le paysage change brutalement, le sable devient de la terre et l’environnement beaucoup plus vert.
On a une vue imprenable sur le fleuve Sénégal qu’on est en train de longer.

Le fleuve Sénégal dans les environ de Médine au Mali

On se gare devant la station hydraulique construite par des francais à la fin des années 20. Cette dernière est en reconstruction et on ne peut pas la visiter.

Les rapides de Félou

Quelques mètres plus loin commencent les rapides de Félou, je ne suis pas chanceux car là encore je tombe sur des travaux.
Une grande partie du site a été asséchée par une société chinoise pour la construction d’un barrage… A partir de 18h on n’a plus le droit d’accéder à cet endroit car ils font exploser de la dynamite.

Fort heureusement en continuant un peu une partie des rapides est encore visitable.

On part donc en vadrouille dans un champ de ce qu’on appelle les marmites de géants.
Ces énormes trous ont été formés par des cailloux qui, entrainés dans un mouvement de rotation par le courant, ont érodé la roche de façon spectaculaire.

Une marmite de géant pleine de nénuphars
Une marmite de géant

Plus on avance plus les « marmites » deviennent profondes et le chemin est de moins en moins accessible.
On est même obligé de jouer aux funambules sur de fins bras de roche par moment, et 2 des étudiantes qui sont avec nous décident de ne pas continuer.

Une marmite de géant

Il ne vaut mieux pas tomber là dedans… ou même laisser échapper un téléphone portable ou quoi que soit d’autre sous peine de ne jamais revoir ça.

Au loin on aperçoit enfin les fameux rapides qui sont magnifiques. Hélas impossible de s’approcher plus… On distingue pourtant un adolescent qui saute de pierre en pierre. Personnellement je ne suis pas inconscient à ce point et on entame le retour vers Médine.

Les rapides de Félou
Les rapides de Félou
Les rapides de Félou

Le fort de Médine

Bréhima, fier d’avoir terminé deuxième du concours national des guides au Mali, commence à nous raconter l’histoire du fort de Médine.

Ce dernier fut construit par le Général Faidherbe en 1855. Il était une position stratégique pour les Français qui avançaient vers le Soudan actuel.

Le fort de Médine

Deux ans plus tard les guerriers toucouleurs d’El Hadj Oumar Tall assiègerent le fort pendant plus de 3 mois. Ils réussirent presque à faire plier les français qui, cernés par plus de 20000 hommes, arrivaient à court de nourriture et de munitions.

Il aura fallu le retour in extremis de Faidherbe par le fleuve Sénégal. Il débarqua avec un demi-millier d’hommes et des canons et libèra la ville.

Panorama vu du fort de Médine au Mali

Une partie du fort fait office de Mairie du village de Médine.

La mairie de Médine

L’ancienne gare se trouve en face. C’est l’une des plus vieilles du pays.

La gare de Médine

Juste à côté il y a le cimetière français, et un bâtiment sans fenêtre (encore en rénovation…) dans lequel des caisses d’or pur de la banque de France ont été cachées pendant la seconde guerre mondiale. Le guide nous précise qu’il était écrit « dynamite » dessus pour créer un effet dissuasif.

Le soleil ne va pas tarder à disparaître, en Afrique de l’ouest on est plus proche de l’équateur du coup la nuit tombe à une vitesse folle à l’instar du jour qui se lève en un clin d’œil.

Je dis au revoir à Bréhima qui n’a pas volé sa réputation et qui maîtrise vraiment sont sujet ce qui a rendu la visite très intéressante.