Jour 28 & 29 : Enorme peinture sur un pont de Dakar !
A la recherche d’une échelle
J’ai racheté de la peinture et je vais tenter de peindre le pont d’un échangeur au rond-point Sacré Cœur.
Pour ça il me faut une échelle et après quelques galères un jeune du quartier que l’on surnomme Beaugars m’amène chez quelqu’un qui en loue.
De nombreuses échelles sont attachées à un arbre avec une chaine, juste à côté de la route. J’en choisis une et on me demande une pièce d’identité. Je donne mon passeport et la femme qui s’occupe du bussiness me rétorque que ce n’est pas bon, qu’elle veut une carte sénégalaise ! Heureusement que je ne suis pas seul…
Il faut maintenant trouver un moyen de l’amener sur place.
Un autre client me dit de la mettre sur le toit de ma voiture et de la tenir avec ma main en roulant. L’échelle est énorme et je me demande s’il est fou ou s’il se fout de ma gueule…
La solution est pourtant simple ! Sur la route à Dakar, il y a une multitude de charrettes tirées par des chevaux. Pour 3 fois rien elles amènent ce que vous voulez d’un point A à un point B ! Je laisse mon collègue négocier et nous voilà partis vers le pont, suivis de notre échelle.
Peinture sur l’échangeur du rond-point Sacré Cœur
Bogars va me donner un coup de main car la surface est plus qu’énorme. J’accepte pour le fond mais je devrai faire le contour seul.
On entame le mélange des couleurs et, devant les yeux ébahis des passants, on commence à recouvrir le pont d’une couche de violet clair. On passe rapidement le premier pot et il nous reste la partie haute à faire avec du bleu.
Les va-et-vient sur l’échelle ne sont pas très pratiques et on a l’idée de chercher un bout de bois pour allonger le manche du rouleau.
On arrive dans une quincaillerie où on trouve le manche parfait ! Mais problème le vendeur m’a vu et en profite pour multiplier le prix par 5. Il ne lâche pas le morceau en plus !
On s’en va plus loin et, après une bonne marche les mains pleines de peinture, on trouve une menuiserie qui nous donne ça gratuitement.
On a perdu beaucoup de temps et il faut se remettre au travail.
Pendant qu’il s’occupe du reste du fond, j’entame le contour en gris et le soleil vient à manquer, je vais devoir finir demain.
Le soir je croise des gens qui m’ont vu en action et m’encouragent à continuer ce projet. D’autres me demandent combien le gouvernement m’a payé pour faire ça. Apparemment je ne suis pas passé inaperçu !
Finition demain
Le lendemain, j’arrive tôt sur les lieux avec Gemma pour finir le boulot. Je me répète mais les allers-retours sur l’échelle sont tout simplement épuisants.
Juste à côté, il y a un clochard qui fait semblant d’attendre le bus. Dès qu’il y en a un qui arrive il se dirige dans sa direction et fait demi-tour dans la foulée. Il a dû faire ça 35 fois depuis hier.
Je n’ai pas assez de gris foncé pour terminer la partie supérieure du contour et je suis obligé d’improviser un petit mélange pour finir tout ça. C’est beaucoup plus noir que la première fournée mais ça fera bien l’affaire !
Je rajoute quelques détails à la bombe et le résultat est génial ! C’est ma pièce maîtresse pour le moment, elle se voit de trop loin ! I’M GOIN NOMAD ! DAMA EPPEUL ! (Je fais pas les choses doucement en wolof)
