Jour 8 : Etape 5 : Nouadhibou-Nouakchott (479km)
Départ de Nouadhibou et voyage avec un militaire mauritanien
Il est temps pour moi de quitter Nouadhibou. Je dis au revoir à mes premiers amis de l’aventure et c’est reparti pour la route.
L’objectif du jour est d’arriver à Nouakchott avant la nuit. La route n’est pas indiquée mais ce n’est pas compliqué, en sortant de la ville soit vous retournez à la frontière, soit vous allez vers Nouakchott.
Par mesure de sécurité au vu de la situation actuelle du pays, on note vos noms, prénoms, immatriculation et votre heure de passage à chaque entrée/sortie de ville.
Un ex militaire mauritanien qui veut se rendre à Nouakchott campe au poste de garde et attend de trouver quelqu’un pour l’emmener jusqu’à la capitale. J’accepte et après quelques rangements dans la voiture il peut s’installer à la place du copilote.
Le paysage est encore plus désertique que ce que j’ai pu voir jusqu’à présent, ici il n’y a que du sable même pas un peu de végétation.
En fait, la Mauritanie est construite sur le même schéma que le Sahara occidental : un pays entièrement désertique avec une ville au nord, une au centre et une au sud.
Ce sont à la base des escales pour les commerçants qui se rendaient d’Afrique du nord en Afrique subsaharienne en traversant le désert à l’époque coloniale. Ces check points se sont ensuite transformés en ville et entre ces dernières il n’y a rien à part du sable.
Les postes de contrôle dont je parlais plus haut sont très nombreux, il semble que les autorités aient cadenassé le pays à cause des problèmes de kidnapping, et tous les 25km on nous sommes de nous arrêter pour nous enregistrer.
En cas de soucis chaque poste peut fournir l’heure et la date de mon passage et suivre l’évolution des gens qui passent.
Mon compagnon de route m’explique qu’il était dans l’armée mauritanienne mais que son contrat est terminé et qu’il rentre désormais chez lui à Nouakchott. Il me pose plein de questions sur la France car il aimerait y venir se mettre à son compte.
Je lui explique les démarches administratives pour cela et je lui parle des impôts français. Il est complètement sidéré que l’on soit obligé de déclarer ce que l’on gagne à l’état et qu’il prenne une part dessus
En Mauritanie, le gouvernement n’a pas à savoir combien tu gagnes du moment que tu as une licence en règle pour exercer ce que tu désires.
On fait ensuite une pause pour manger.
Il me dit qu’il va prendre ça en charge et achète une boite de sardines à l’huile et 2 baguettes à un marchand ambulant. Le pain a l’air d’être là depuis 3 jours et il n’est pas très souple. Mon compagnon de voyage l’imbibe avec l’huile de la boîte et découpe grossièrement les sardines à la main.
Heureusement que je ne suis pas difficile sur la bouffe car on est vraiment en mode ghetto actuellement !
Arrivée à Nouakchott
On est quasiment arrivé à Nouakchott et il me demande de le laisser à côté de l’auberge Menata qui appartient à un de ces potes, Maloum. Il me conseille de rester là-bas pour dormir.
La circulation à Nouakchott est juste dégueulasse, ça part dans tous les sens c’est encore pire qu’au Maroc. Chacun fait ce qu’il veut sur la route, ce qui crée un désordre sans nom (je sens que je vais souvent écrire ça dans mon récit…)
Je demande à mon copilote de me guider mais ce n’est vraiment pas sa spécialité, il ne maitrise pas la gauche et la droite, me demande d’aller « là » alors qu’on vient de passer l’embranchement. C’est une vraie galère pour arriver à bon port.
Il y a un nombre impressionnant de Mercedes 190D. J’ai l’impression qu’il n’y a que ce modèle de voiture depuis que je suis en Mauritanie. Certaines ont largement dépassé le million de kilomètres !!
L’auberge Menata
Me voici donc à l’auberge Menata, le rendez-vous des routards et baroudeurs en pause à Nouakchott. L’endroit est super bien entretenu tout en étant folklorique.
On peut y louer des chambres classiques, dormir dans des chambres communes ou alors avoir un matelas et une moustiquaire sous une grande tente locale. J’opte pour la dernière possibilité.
J’ai jeté un œil aux murs de la ville quand on tournait pour trouver l’auberge et j’ai la forte impression que le même problème que Nouadhibou est de mise. Les enduits des murs sont de piètre qualité et partent en morceaux.
Je sens d’avance que je vais avoir du mal à peindre dehors je vais donc demander à Maloum s’il n’a pas un endroit pour moi.
Il me reçoit dans son bureau et je lui explique le projet. Il a l’air un peu sceptique mais me donne le mur le plus exposé au centre de la cour.
Il se fait un peu tard et je n’aurai pas le temps de finir aujourd’hui, j’attaquerai donc le boulot demain.