Jour 5 : Etape 4 : Boujdour-Nouadhibou (696km)
Frontière de sortie du Maroc
Départ matinal, je dois atteindre la Mauritanie aujourd’hui.
Le même paysage continue encore et encore. C’est dépaysant au début mais la route est longue et il fait bien chaud à l’intérieur de l’AX.
Je ne croise vraiment plus grand monde, de temps à autre je vois des gens à pied, certains avec des dromadaires. Il n’y a rien à des kilomètres à la ronde je me demande bien ce qu’ils font ici.
J’en profite pour me faire une dernière photo car je vais bientôt changer de pays.
Il se met tout à coup à pleuvoir pendant l’espace d’une minute puis tout s’arrête comme si ça n’était jamais arrivé. Je viens de vivre ma première pluie dans le désert.
J’arrive à la dernière station du désert avant la frontière. En Afrique, on ne se sert pas seul, il y a un pompiste comme à l’ancienne. Celui qui travaille ici me demande, tout en fumant sa cigarette, si je veux du gasoil ou de l’essence. A l’annonce de ma réponse il éteint sa clope, ce qui me rassure, car j’aimerais bien arriver un peu plus loin en vie.
Le dernier plein de carburant marocain terminé je me présente à la frontière de sortie du Maroc.
C’est une vraie forteresse il y a 3 murs énormes à traverser avant de pouvoir sortir. Je rends les derniers volets du papier pour la voiture à la douane, récupère mon tampon de sortie à la police, enregistrement a la gendarmerie.
Bientôt ils vont mettre en service un scanner géant dans lequel les véhicules passeront afin d’en voir le contenu ! C’est le sujet de toutes les discussions pendant l’attente.
Conclusion Maroc
Comme prévu la traversée du Maroc fut rapide et je suis impatient de revenir parcourir ce pays qui m’a déjà montré à quel point il était varié et intéressant.
Très vert au nord, montagneux par endroit sans oublié la fameuse partie désertique. En plus, les saharaouis du sud ont l’air d’avoir une culture propre à eux complètement différente des arabes du nord. Gros potentiel pour 1 seul pays !
Traversée du No Man’s Land
Je peux désormais faire face à un coin vraiment atypique : Le No Man’s Land.
Cette bande de quelques kilomètres n’est revendiquée par aucun pays ni le Maroc ni la Mauritanie, c’est une zone qui n’appartient à personne dans laquelle il n’y a pas de règle ou de loi. Il y a donc des trafics en tout genre dans tous les coins.
Cet endroit était miné il y a quelques temps et le déminage est quasiment terminé.
A peine arriver on me demande si je veux changer des Dirhams (monnaie marocaine) en Ouguiyas (monnaie mauritanienne), chose que je fais pour me débarrasser de mes dernières pièces marocaines. On me propose ensuite un guide car le chemin n’est pas goudronné et il est facile de s’ensabler.
A la frontière marocaine un sénégalais m’avait conseillé de rouler toujours à gauche de la piste et de ne surtout pas payer les services des soi-disant guides qui envoient les gens dans les zones sableuses pour ensuite leur facturer des frais pour les aider à sortir.
Je vais donc me lancer en solo sur ces quelques kilomètres. La route est vraiment nulle, escarpée par moment puis sableuse. Il y a des carcasses de voitures qui sont là depuis je ne sais pas combien de temps, je croise même un frigo en plein milieu du désert !
Au loin je peux distinguer le poste frontière mauritanien. Alors que j’évite l’ensablement de peu, je termine ce petit trajet que je redoutais énormément avant le départ mais qui s’est finalement bien passé.