Jour 1 : Etape 0 : Sète-Tanger (Suite)

L’ennui ne s’est pas fait attendre longtemps

Réveil assez matinal pour moi, j’en ai marre d’être dans cette chambre.

Premier jour à proprement parler du voyage.
Je me rends compte de l’insalubrité des toilettes et douches communes, heureusement que le périple ne dure pas 1 semaine… Je sors sur le pont, de l’eau de mer gicle partout, il y a un vent violent.

Je retourne donc à l’intérieur et après un petit déjeuné rapide je décide de faire le tour du bateau voir ce que je vais bien pouvoir trouver à faire pendant tout ce temps. C’est plutôt grand : il y a 2 réfectoires, une salle de détente, un grand salon marocain avec de la musique et même une mosquée.

Vue de l'océan derrière le bateau Biladi de la Comarit

A force de déambuler pour tuer le temps je tombe sur Karim, mon compagnon de la veille, qui me dit que la Police marocaine est dans le bateau et qu’ils vont bientôt commencer à tamponner les passeports pour l’entrée au Maroc.

Premières démarches administratives du voyage et premier souci

Je me dirige donc vers une énorme queue désordonnée afin d’obtenir mon premier tampon du voyage. Il n’y a pas besoin de visa pour le Maroc, un passeport suffit pour y rester 3 mois.

Pour ceux qui sont avec leur voiture, la douane est aussi présente afin de délivrer une « déclaration d’admission de moyens de transports au Maroc ». C’est donc reparti pour 2h de queue avec des gens qui s’embrouillent comme des enfants car un tel ou un tel est passé devant l’autre.

Mon tour arrive enfin et le douanier me dit qu’il ne peut rien faire pour moi car la carte grise n’est pas à mon nom. En effet, j’ai racheté la voiture à ma mère avant de partir et je n’ai pas trouvé judicieux de faire le changement, chose que je commence déjà à regretter.

Manque de chance il faut une procuration et je n’en ai pas, le gars me dit donc que je verrais comment faire avec ses collègues directement au Maroc.

Je repars faire un tour sur le pont pour réfléchir à comment régler ce souci. Nous longeons actuellement les côtes espagnoles que l’on aperçoit au loin.

Les côtes espagnoles vues du bateau Biladi

Mon pote Karim me dit qu’il a une idée, on va chercher une femme qui va m’écrire une fausse procuration. La difficulté est qu’en Afrique on aime beaucoup les tampons sur les papiers officiels et on n’aura pas la possibilité d’imiter ça dans l’immédiat.

Un marocain qui entend notre conversation nous dit de prendre une pièce de 5 Francs du côté face et de tamponner la feuille avec.
Il a apparemment déjà trompé les autorités de son pays avec cette technique, en effet ça donnerait une « république française » entourant Marianne.

Ca me fait bien rire car c’est plutôt bien trouvé ! Le problème est que nous sommes en 2010 et dégoter une pièce de 5 Francs sur un bateau au beau milieu de la méditerranée va être plus que compliqué !!!

On va devoir faire sans…

On accoste donc un gars et sa compagne qui ont environ notre âge, et après des présentations rapides on leur expose le « projet ». Sa femme accepte direct et elle m’écrit un faux document dans la foulée.

La dernière soirée est enfin là, on la passe dans le salon marocain du bateau.

Demain on sera enfin en Afrique !