Jour 43 (suite) : Etape 17 : Bobo Dioulasso-Boromo (177km)

Tout se récupère et se monnaie en Afrique

C’est une toute petite étape qui m’attend pour cette deuxième partie de journée.

Itinéraire OMFL Etape 17 de Bobo-Dioulasso à Boromo

Je peux donc me permettre de quitter Bobo-Dioulasso en début d’après-midi. Comme d’habitude la direction est extrêmement facile à trouver du fait du peu de routes différentes.

La sortie de Bobo-Dioulasso

Après avoir traversé quelques villages j’arrive à Boromo.

Des enfants qui travaillent la terre au Burkina Faso

Des enfants me demandent de leur donner mes « bidons » en me montrant les bouteilles en plastique vides qui se trouvent dans ma voiture.

En Afrique le verre est encore consigné.
En effet, si vous achetez une boisson dans un contenant en verre, vous devrez consommer sur place pour rendre la bouteille vide ou alors vous paierez cette dernière pour avoir le droit de l’amener.

On trouve donc souvent des gens qui ramassent les bouteilles qui trainent pour aller chercher la consigne et se faire un peu d’argent.
Dans le cas présent il s’agit de plastique, je ne comprends donc pas l’engouement de ces gamins. Je leur demande ce qu’ils vont faire avec et ils me répondent que chacune a une valeur de 10 Fr CFA (je n’ose même pas vous convertir ça en €.)

J’en profite donc pour faire un peu de ménage dans la voiture qui en a bien besoin.

A la recherche du Sama Camp

A Bobo on m’avait expliqué qu’une fois arrivé à Boromo, je devais allez jusqu’à la gare routière puis sortir du village en direction de l’école C. Je suis censé trouver une auberge de brousse du nom de Sama Camp juste à coté.
Sama voulant dire Elephant dans les langues mandingues (Bambara, Dioula, Malinké, etc…)

Je me rends donc à la gare routière puis je m’y engouffre.
Il y a des vendeurs ambulants partout ainsi que des cars qui attendent d’être plein pour partir. Je demande la direction de l’école à un motard qui, après avoir essayé de m’expliquer, me propose de le suivre.

La gare routière de Boromo

Boromo est un tout petit village, à part l’axe principal aucune route n’est goudronnée.

Une case dans le village de Boromo

Il a beaucoup plu ces derniers temps et de grosses flaques d’eau stagnante rendent le passage un peu difficile. Ca n’empêche pas le motard de m’amener à destination en une poignée de minutes.

Le village de Boromo au Burkina Faso

Les portes de l’auberge s’ouvrent instantanément comme si j’étais attendu.
Je suis accueilli par plusieurs jeunes demoiselles qui me demandent de rentrer la voiture. On me fait faire le tour de l’auberge qui a l’air très rustique, exactement ce que je recherche.

Un manguier majestueux à Boromo

J’ai le choix entre dormir dans une chambre d’un bâtiment en terre ou une hutte (en terre également) avec toit de paille. J’opte pour la 2ieme solution.
Le prix est le même à savoir 6000 FR CFA (9€).

Après avoir déposé mes affaires, une des filles me dit que la gérante est actuellement en Côte d’ivoire et qu’elle sera de retour demain matin. Elle me demande ensuite si je désire manger ici ce soir. J’ai la paresse de ressortir je lui réponds donc par l’affirmative.

Surprise de taille !

Je passe un rapide coup de téléphone à Gemma pour la prevenir que tout va bien et que je fais escale à Boromo ce soir.
En me retournant je crois avoir des hallucinations en apercevant Jacques sortir d’une chambre !! Souvenez-vous c’était mon compagnon de voyage en Mauritanie dans le désert !!

J’ai tellement duré à Dakar et au Sénégal, qu’il a eu le temps d’arriver jusqu’ici avec son vélo.
La probabilité que je le retrouve ici en pleine brousse est tout simplement énorme. Si on avait voulu le faire on n’aurait jamais réussi !

Il me dit qu’il avait prévu de repartir aujourd’hui mais qu’il a décidé de se reposer encore un peu car il commence à avoir de plus en plus de mal à continuer.
On mange ensemble en se racontant nos divers périples. De telles retrouvailles font vraiment chaud au cœur.

Le repas est extrêmement copieux : salade de crudités, du To (c’est le plat traditionnel des familles burkinabés, je vous en dirai d’avantage plus tard), il y a aussi des spaghetti à la bolognaise, et des fruits pour le dessert.
Le tout pour seulement 2000 Fr CFA (3€).

Pas d’éléphant à cause de la saison des pluies…

Je passe la fin de la soirée avec Jacques.
Je lui dis que je me suis arrêté ici spécialement pour voir les éléphants et Isouf, un burkinabè qui travaille au Sama Camp, me répond qu’ils sont partis à cause de la saison des pluies. Cette dernière a fait monter le niveau des eaux et ils ne reviendront pas dans l’immédiat.

Rebelote… Tant pis, je vais quand même rester ici pendant la journée de demain pour aller découvrir la brousse du Burkina.

Jacques me précise qu’il va repartir demain matin à l’aube.
Il fait tellement chaud en journée que depuis qu’il a quitté la Mauritanie, il doit commencer à pédaler avant que le soleil se lève et s’arrêter en début d’après-midi. Je lui dis au revoir et lui souhaite bon courage pour la 2ieme fois en 4 mois.

Douche dans la brousse et nuit au son d’un orage

Ici on se lave au seau (une habitude pour moi maintenant), dans des douches à ciel ouvert.

Il fait déjà nuit et au moment où j’allume la lumière pour me laver c’est un véritable cours d’entomologie qui s’offre à moi.
On est dans la brousse et une multitude d’insectes est attiré par les rayons de la lampe situé juste au-dessus de l’emplacement où j’essaie de me laver.

Il y en a de toutes formes et couleurs, des papillons de nuit, des coléoptères, des termites !! Prendre une douche dans ces conditions n’est vraiment pas facile et je me dis que demain je n’attendrai pas la nuit pour le faire !

Je souhaite une bonne nuit à toute l’équipe et je m’installe sur un matelas au milieu de ma hutte. Il y a un ventilateur mais je n’en ai guère besoin car il ne fait pas tellement chaud ici.

Un orage éclate en pleine nuit.
Malgré la violence des gouttes, aucune n’est capable de transpercer le toit de paille. Ce système est vraiment au point.

La pluie rafraichit considérablement l’environnement et je suis obligé d’utiliser une couverture pour la première fois depuis mon arrivée en Afrique noire.

Je m’endors au rythme des gouttes qui martèlent les murs et le toit de mon habitation sans relâche.