Jour 42 (Suite) : Etape 16 : Bamako-Bobo Dioulasso (560km)

Il suffit des fois d’un seul chieur pour perdre des heures !

Comme souvent il y a une petite zone franche entre les 2 postes frontières de chaque pays.

Puis c’est reparti pour un tour. Première étape : la police pour le tampon d’entrée.
J’entre dans leur bureau, un énorme cadre de Blaise Compaoré le président de la république orne le mur. Un douanier au fort accent du Burkina explique à une congolaise qu’elle doit payer 1000 Fr CFA pour sortir. Cette dernière refuse et leur embrouille me fait perdre encore 15 minutes.

Quand mon tour arrive enfin je demande au policier si je pouvais prendre mon visa ici et à ma très grande surprise il me répond que oui. Le prix étant de seulement 10000 Fr CFA (15€) pour 1 semaine, renouvelable gratuitement à Bobo ou Ouagadougou
Trois fois moins cher que celui que je suis allé chercher en catastrophe à l’ambassade de Bamako… Arnaque en règle…

Edit 2011 : Comme je l’avais précisé en début de récit, ce cas de figure arrive très souvent.
Les visas sont souvent beaucoup plus chers à l’ambassade qu’à la frontière. Si vous les appelez ils vous diront toujours que le visa n’est pas délivrable à la frontière pour vous faire payer le double voir le triple.
Le problème est que dans certains cas, il est vraiment impossible d’obtenir son visa au poste frontière. Si ça vous arrive vous serez obligés de faire demi tour pour rallier l’ambassade la pus proche qui est des fois très loin.
Cette histoire est donc à double tranchant !

Une fois mon tampon d’entrée au Burkina acquis, je dois une nouvelle fois me faire enregistrer avec la voiture dans le registre.

Le même policier me demande les papiers de la voiture et trouve la carte grise au nom de ma mère. Il veut une procuration…
Je lui montre la fausse que Gemma m’avait faxée d’urgence à la frontière sénégalo-malienne mais il n’est pas content car il veut également un tampon des autorités locales.

La perte de temps est énorme, il appelle un de ses collègues qui me fait la morale sur les voitures volées puis sur la tolérance 0 appliquée par les flics en France.
Ce dernier se donne de l’importance tout seul en parlant un français châtié qui ne rime à rien, puis après 1 heure de discussion stérile il finit par, je cite : « nous allons faire un peu de laxisme, comme vous aimez le dire, et fermer les yeux sur ce genre de peccadilles ! »

Petite parenthèse à propos de cette histoire de procuration et de carte grise

Ce n’est pas systématique, mais si vous voyagez en Afrique en voiture sans carte grise à votre nom, il est fort possible qu’au poste frontière une procuration à votre nom soit exigée.
Cette dernière doit être ecrite par le propriétaire du véhicule et tamponnée par les autorités locales. Chose très simple à obtenir d’un pays à l’autre en Afrique mais en France c’est beaucoup plus compliqué.

Après des problèmes répétés à ce sujet, j’ai téléphoné à ma mère pour lui demander de m’en faire une de façon officielle. Quand elle est allée chez la police française, ils ont refusé de tamponner un tel document.
En effet, en France on peut circuler avec n’importe quel véhicule tant qu’on a la carte grise en règle de ce dernier… Ce qui enlève toute valeur à une telle procuration.

N’oubliez donc pas de faire la carte grise à votre nom pour plus de facilité aux postes frontières. Ou… preparez-vous à corrompre des agents…

Soulé, je me dirige vers la douane qui me fait mon laissez-passer touristique pour la voiture sans problème, et pour la modique somme de 5000 Fr CFA (7,5€).

Apres un bref détour par la gendarmerie, je sors enfin du poste frontière, et me voilà au pays des hommes intègres : le Burkina Faso !!
Je suis assez ému car c’est un pays qui m’attire depuis des années et m’y voilà enfin !!

Une borne kilomètrique sur la route de Bobo Dioulasso

Bobo-dioulasso : 2ième ville du pays

Le paysage est une nouvelle fois très verdâtre grâce à la saison des pluies actuelle.

Arrivée à Bobo Dioulasso au Burkina

Je rejoins Bobo Dioulasso, 2ieme ville du pays, assez rapidement du fait de sa proximité de la frontière. La nuit tombe et je trouve l’auberge Casa Africa qu’un vieux routard m’avait conseillée en Mauritanie.

D’entrée de jeu, les moustiques sont là en grand nombre et m’attaquent de tous les côtés.

Je décide de faire un tour dehors pour chercher une carte sim burkinabée.

Au féminin, le gentillé burkinabé devient burkinabée et non burkinabaise. Vous aurez certainement deviné pourquoi ! Sinon dites-le à voix haute…

Il fait nuit et les rues ne sont pas éclairées, on ne voit donc pas grand-chose.
Beaucoup de femmes font griller du maïs local et vendent ça 25 Fr CFA (gratuit en €). Je goute un petit épi qui ne s’avère ma foi pas très tendre !

Contrairement au Sénégal et Mali, on ne trouve pas de carte sim dans les boutiques et je galère un bon moment avant de rentrer bredouille.